Diane Arbus : une photographe au regard atypique sur la vie

4 juillet 2023

Diane Arbus est une photographe américaine issue d’une famille aristocratique. Elle est née à New York en 1923. Elle marque le XXe siècle par ses portraits de rue en noir et blanc.

Diane s’intéressait toujours aux personnes en marge de la société, les « freaks », ce qui laissait transparaître une certaine étrangeté dans ses œuvres.

Originaire d’un quartier aisé de New York, Diane a connu une enfance luxueuse. Malgré cela, elle ne se sentait pas appartenir à la haute bourgeoisie. De nature rebelle, elle aimait s’opposer aux normes sociales et faire le contraire de ce qu’on attendait d’elle : « Je suis née en haut de l’échelle sociale, dans la bourgeoisie respectable, mais, depuis, j’ai fait tout ce que j’ai pu pour dégringoler » raconte-t-elle plus tard.

Elle rencontre Allan Arbus à l’âge de 14 ans, avec qui elle va se marier 4 ans plus tard. Ensemble, ils fondent un studio photo de pub et de mode, après la Seconde Guerre mondiale. Le rôle du photographe revient à Allan tandis que Diane travaille plutôt comme styliste et s’occupe de l’administratif. Ils collaborent, certes, avec de grandes marques comme Vogue et Glamour & Co, mais leur studio ne connaît pas un très grand succès.

Diane Arbus

©Unsplash

 

Début d’une passion, d’une vocation

Durant les années 50, Diane quitte le studio et le couple se sépare quelques temps après. La fin des années 50 marque un nouveau départ pour cette dernière car elle va pouvoir se consacrer à la photographie en devenant photo-reporter pour la presse (Harper’s Bazaar notamment). Elle s’adonne aussi à un travail photographique à titre plus personnel : « J’ai toujours considéré la photo comme quelque chose de vilain, de pas sage – c’est ça, surtout, qui me plaît. ».

C’est à New York et dans ses alentours qu’elle tirait des portraits d’inconnus dans la rue. Diane ne s’attardait jamais sur ce qui était commun. Ses modèles présentaient souvent des caractères assez atypiques : jumelles siamoises, trisomiques ou encore bébé hurlant en gros plan. Son but était de montrer que l’anormal était omniprésent dans le quotidien de tous. De plus, à travers ses photographies, elle voulait créer une sorte de proximité entre les sujets et les spectateurs. La photographe portait un regard presque admiratif sur ses modèles : « La plupart des gens avancent dans la vie avec la terreur de vivre un traumatisme. Les freaks sont nés avec leur traumatisme. Ils ont déjà réussi le test de la vie. Ce sont des aristocrates. » disait-elle.

 

 

Une artiste talentueuse mais tourmentée

En 1963, Diane reçoit la bourse Guggenheim pour réaliser son projet intitulé « America Rites, Manners and Customs ». Elle dit vouloir « photographier les considérables cérémonies de notre présent ».

Son travail est récompensé 6 ans plus tard et 30 de ses portraits sont exposés au Musée d’Art Moderne de New York (MoMA) dans l’exposition New Documents. Ses photographies se retrouvent aux côtés des œuvres de deux très grandes stars du photo-documentaire : Lee Friedlander et Garry Winogrand. Il s’ agit de la seule exposition à laquelle participera Diane de son vivant.

Malgré son succès, la photographe est tourmentée par un certain mal-être et tombe en dépression. Elle finit par connaître une fin tragique : elle se suicide durant l’été 1971.

À titre posthume, elle a été sélectionnée pour représenter les États-Unis à la Biennale de Venise. Elle marqua les esprits de tous les passionnés de la photographie en étant la première photographe américaine à y être représentée.

 

Donner le goût de la photographie aux jeunes générations est le meilleur moyen de faire perdurer cet art. L’EFET Photographie forme de nombreux étudiants chaque année, en enseignant les fondamentaux artistiques et techniques de la photographie, faisant d’eux les photographes de demain.

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