Le Front de Seine, je ne le connaissais que de loin, depuis la rive droite, et j’ai eu la curiosité d’aller le voir de l’intérieur. Je découvre le Quartier de Beaugrenelle, ensemble exemplaire des tendances urbanistiques des années 1970, constitué d’une dalle sur laquelle s’érigent une vingtaine de tours. Je m’immerge en réalité dans un dédale de souterrains, d’escaliers, de passerelles, de terrasses et de niveaux. Les nombreuses surfaces en verre, en métal, les couleurs que l’époque avaient mises à la mode finissent par produire un concert de réflexions, un graphisme harmonieux, et au bout du compte un sujet photographique, esthétique et documentaire. Cette zone mixte, où se fondent habitations et bureaux, est en perpétuelle mutation, comme en témoignent les nombreux chantiers de rénovation et de construction. L’ensemble a sans doute passablement vieilli, mais il livre encore son charme discret, écho de ces « Trente glorieuses » qui associaient un nouvel art de vivre et une vision futuriste et vertigineuse de la ville.