JEAN-PIERRE LAFFONT, 30 ans d’Amérique

22 septembre 2015

Navajo Reserve, AZ. May 6th to 13th, 1985. Navajo Veterans Cemetary in Fort Defiance, AZ. The soldiers from the Navajo Tribe that died in World War I, World War II, Korean and Vietnam war are burried here. For superstitious reasons the Navajo people dont like return to visit the cemeteries.

Avant même de le parcourir, Jean-Pierre Laffont a fait la connaissance du monde. Né en Algérie, élevé au Maroc, formé en Suisse, il fait ses premières armes comme photographe people à Paris. Ce qui ressemble à un parcours sans faute ne convient pas du tout au jeune homme qui rêve d’Amérique et franchit l’Atlantique dès 1965, avec l’ambition d’être photojournaliste. Jean-Pierre Laffont a alors tout juste trente ans et son aventure américaine le mènera trente années de plus à travers le pays-continent qu’il chroniquera sur les multiples registres d’un modèle observé et envié par le monde entier. Mais à l’American way of life lisse et sans ombres le photographe devait opposer les contrastes sociaux des mégapoles et des espaces ruraux, des communautés blanche et noire, l’actualité violente d’une jeunesse confrontée à la guerre du Vietnam, d’une révolution sexuelle sur fond de musiques neuves, de drogues douces et dures, de conquête spatiale et d’exécutions capitales. Investi par cette somme d’images en noir et en couleur et de tous formats, le sous-sol de la maison européenne de la photographie attend ses visiteurs pour un voyage à forte teneur d’émotion, servi par une traque photographique de la vie quotidienne comme du scoop événementiel, avec le raccourci saisissant d’un étincelant World Trade Center à l’aplomb d’un no-man’s land de sans-abris.

Hervé Le Goff

Jean-Pierre Laffont. Tumultueuse Amérique.
Maison européenne de la photographie, 5/7 rue de Fourcy, Paris 4e, jusqu’au 30 octobre 2016

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